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Erdogan's new front: Turkey takes on Syria's Kurds (part 1)
141 morts depuis le 20 janvier
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré dimanche que l’opération « continuera[it] jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé ». Selon ses termes, plus de 2 000 « terroristes » ont déjà été tués au cours de cette offensive.
Jeudi, l’ONG Amnesty International a dénoncé la poursuite des combats entre Turcs et Kurdes syriens, soulignant que « la vie de centaines de civils est menacée alors que l’offensive contre Afrin s’intensifie ». Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 141 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le début de la campagne militaire turque, le 20 janvier.
Les forces turques et leurs alliés ont réussi jusque-là à sécuriser une bande frontalière de 140 kilomètres, selon l’OSDH. Les YPG, alliées de Washington dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, sont qualifiées de « terroristes » par Ankara en raison de leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sur le sol turc.
A la suite de l’opération « Rameau d’olivier », lancée par Ankara, les habitants des villages proches des frontières turques, mais loin de toute installation militaire, ont subi des tirs d’artillerie indiscriminés, certains se traduisant, d’après Amnesty, par des pertes civiles. Plusieurs cas ont été documentés par l’ONG.
« La frappe a complètement détruit la maison, tuant le père, la mère et trois enfants âgés de moins de 15 ans, tandis qu’un quatrième – une fille – est resté sous les décombres pendant plusieurs heures. Elle a survécu, mais son état est critique… », a rapporté à Amnesty International un habitant de la localité de Maabatli, témoin de la destruction de la maison de ses voisins par un obus turc, le 25 janvier, cinq jours après le début de l’offensive.
La riposte des forces kurdes sous la forme de tirs de missiles et d’artillerie vers la ville voisine d’Azaz, contrôlée par les forces turques et leurs alliés syriens, s’est aussi traduite par des morts civiles. Pour Amnesty International, cependant, les attaques indiscriminées les plus meurtrières pour les populations sont imputables à l’armée turque.
Ankara considère que son offensive à Afrin n’est pas concernée par la résolution du Conseil de sécurité, qui demandait, samedi 24 février, un cessez-le-feu humanitaire de trente jours sur l’ensemble de la Syrie. Dimanche, les forces spéciales de la gendarmerie et de la police turque ont été déployées vers Afrin en prévision de combats dans des zones urbaines, plus densément peuplées et laissant planer la menace de combats plus meurtriers pour les civils.
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En 2015 et 2016, ces mêmes forces ont servi de fer de lance aux opérations contre-insurectionnelles menées par Ankara dans les villes kurdes du sud-est de la Turquie, qui s’étaient alors traduites par des destructions d’une ampleur sans précédent.
Erdogan's new front: Turkey takes on Syria's Kurds (part 2)
Could Turkey's offensive in Syria lead to a quagmire ... - YouTube
The war in Syria has lasted for nearly seven years. And in that time, many regional and international players have had a direct impact on what's going on the ground. The United States, Russia, and Iran have all been involved in some way or another.
L'incursion turque «pourrait détourner les forces combattantes kurdes, qui sont au côté et très engagées au sein de la coalition» combattant l'EI, a souligné pour sa part la ministre des Armées,Florence Parly, estimant qu'il fallait «revenir à l'essentiel, la lutte contre le terrorisme»
L'opération turque perturbe la guerre contre Daech que continuent de mener sur le front de Der Ezzor, plus à l'est, d'autres combattants kurdes qui doivent désormais se mobiliser contre l'«ennemi» turc à Afrine.
«Les Russes ont besoin de la Turquie, fait valoir Eldar Khalil. Poutine veut que Sotchi soit une réussite, et pour cela il a besoin de la présence à Sotchi des opposants proches de la Turquie». «Les Russes, poursuit-il, ne nous font pas la guerre directement, mais ils nous menacent via les Turcs». Le responsable kurde est convaincu que la Russie, principale alliée de Bachar el-Assad, «veut faire revenir le régime dans la région d'Afrine», que les troupes syriennes ont dû évacuer en 2012 au début de la révolte contre Damas.
«Ce que nous avons dit à tous nos interlocuteurs européens, c'est que nous sommes dans une alliance commune contre Daech. Nous espérons la poursuivre et sauvegarder les acquis obtenus grâce à cette coopération». Mais, souligne le dirigeant kurde, «toutes les puissances de la coalition (internationale contre Daech, conduite par les États-Unis) devraient renforcer leurs positions» contre la Turquie.
Interrogé sur l'éventualité que ses alliés américains négocient dans le dos des Kurdes la cession d'Afrin à la Turquie, en échange du déploiement autorisé par Ankara d'une force de 30.000 garde-frontières formée par les États-Unis, Eldar Khalil est resté vague, même s'il est convaincu que l'offensive turque ne s'arrêtera pas à Afrin, mais se poursuivra plus à l'ouest vers Manbij, où des troupes américaines sont déployées. «Manbij est menacé, prévient-il. Si le projet turc aboutit, le plan de la coalition anti-Daech s'effondrera».
Flo Frère a partagé la photo de Kurdistan au féminin.
Huit soldats turcs ont été tués et 13 blessés jeudi dans le cadre de l'offensive que mène la Turquie contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé l'armée dans un communiqué.
Ce bilan, donné par l'état-major turc dans deux communiqués séparés, fait de la journée de jeudi l'une des plus meurtrières pour Ankara depuis le déclenchement de son opération militaire contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) dans la région d'Afrine le 20 janvier.
Les pertes essuyées par Ankara jeudi portent à au moins 40 le nombre des soldats turcs tués depuis le début de cette offensive, baptisée « Rameau d’olivier ».
La situation s’est compliquée avec le déploiement, il y a une dizaine de jours, d’éléments favorables au régime dans l’enclave d’Afrin, les observateurs mettant en garde contre un risque accru de collision entre les forces d’Ankara et celles de Damas.
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Syrie: un nouveau risque d'embrasement
Le ministre turc de la Défense a mis en garde samedi contre une "invasion" française dans le nord de la Syrie, après que des représentants des combattants kurdes reçus à Paris ont affirmé que la France allait renforcer son dispositif militaire dans la région.
L'Elysée a affirmé vendredi que la France ne prévoyait pas de nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale contre l'EI.
Mais elle "n'exclut pas de reproportionner son intervention en Syrie (...) pour atteindre ses objectifs, uniquement dans le cadre de la coalition", a ajouté la présidence, sans plus de précisions. Des forces spéciales françaises sont présentes en Syrie, mais la France reste très discrète sur ce point.
Ces précisions ont été données au lendemain de déclarations de responsables kurdes qui ont assuré, après avoir été reçus à l'Elysée, que Paris allait envoyer de "nouvelles troupes" dans la région de Minbej dans le nord de la Syrie, tenue par les YPG qu'Ankara a promis d'éradiquer.
Après la prise du canton d'Afrine (nord-ouest) le 18 mars, la Turquie a affirmé sa volonté de poursuivre son offensive militaire en Syrie plus à l'Est.
- Après la lutte contre Daech, le conflit syrien est devenu le lieu d'un jeu d'influences où les vieux antagonismes ressortent avec davantage de vigueur.
À peine la guerre contre l'état islamique est-elle terminée en Irak et en Syrie qu'un nouveau front se rallume. Depuis le début du conflit au Levant, les puissances régionales se livrent une guerre d'influence sur le dos des populations syriennes, défendant avant tout leurs propres intérêts. L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite luttent pour le leadership du Moyen-Orient. La Russie a utilisé le conflit pour redevenir une puissance qui compte sur la scène internationale. Et la Turquie n'est pas en reste...
Could Turkey's offensive in Syria lead to a quagmire Inside Story ...
TURKEY-SYRIA BORDER23 hours ago Turkey: UN resolution is not about Afrin
Soutenir les forces progressistes au Moyen-Orient
L'éradication du djihadisme dépend des forces organisées au Moyen-Orient et en Afrique. Les forces progressistes peuvent parfois profiter des bombardements mais la participation de grandes puissances étrangères pose beaucoup plus de problèmes qu'elle n'en résout.
La fin de l'interventionnisme militaire ne sera pas la solution miracle, mais un préalable indispensable à l'extinction du djihadisme. Enrayer le délitement de la société
Militariser la société ? Sûrement pas !
a LIRE , il réduit les libertés publiques et entrave la contestation sociale. Un œil sur vous, citoyens...
On connaît d'avance les boucs émissaires de ce climat militariste : les quartiers populaires, les migrant-e-s qui fuient la guerre et la misère, la population musulmane qui a déjà subi plusieurs « représailles » racistes depuis les attentats. C'est révoltant.