• La stratégie de la mouche ?

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    Special Report: Terror In Paris - YouTube

    Le 11 septembre 2001, Al-Qaida attaquait les Etats-Unis, lançant des avions contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington

     La stratégie de la mouche: pourquoi le terrorisme est-il efficace ?

    George W. Bush qualifie la guerre contre le terrorisme de "combat pour la civilisation"

    Le président américain a appelé, le 12 septembre 2009, les Etats-Uniens à surmonter leurs divisions et a promis la capture d'Oussama Ben Laden.

     Le 11 septembre, l’Amérique est victime de stupéfiants attentats terroristes. Dès le 12, tôt le matin, Le Monde inscrit sur son site web un article intitulé : « La prédiction de Samuel Huntington : le début d’une grande guerre ». Quelques heures après, on peut voir sur le même site le texte d’un entretien avec le célèbre professeur de Harvard réalisé en 1997 par le journal, l’année de la parution de la traduction française de son ouvrage Le choc des civilisations [1]

    ""COMBAT IDÉOLOGIQUE DÉCISIF DE CE XXIe SIÈCLE"

    "Oussama Ben Laden et d'autres terroristes continuent à se cacher. Le message que nous leur adressons est clair : peu importe le temps que cela prendra, l'Amérique vous trouvera et vous jugera", a promis M. Bush...

    M. Bush a réaffirmé que l'Irak était l'un des théâtres d'un "combat idéologique décisif de ce XXIe siècle. (...) On a appelé ce combat 'choc des civilisations'. En vérité, c'est un combat pour la civilisation. Nous nous battons pour préserver le mode de vie des pays libres".

     l a aussi justifié ce combat par sa volonté de répandre la démocratie au Proche-Orient et d'offrir "une autre voie que l'extrémisme". "Si nous ne remportons pas la victoire contre les terroristes aujourd'hui, nous laisserons à nos enfants un Proche-Orient regorgeant d'Etats terroristes et de dictateurs extrémistes dotés d'armes nucléaires."


    Monde et terrorisme: De Ben Laden à Daesh documentaire 2016 HD

     

     Quelle concrétisation plus spectaculaire imaginer, en effet, à ce titre que le télescopage fracassant des avions détournés par des terroristes islamistes avec les bâtiments emblèmes des deux capitales de l’Amérique : les tours du World Trade Center de New York, le centre de sa puissance culturelle et financière, le Pentagone à Washington, le cœur de son pouvoir politique et militaire ? 

    Le 11 septembre annonce-t-il un « choc des civilisations » ? | Cairn.info

     
    Noami Klein : La Stratégie du Choc .

     Alors qu’aux yeux de bien des observateurs le XXIe siècle vient de commencer, la prophétie de Huntington ne fournirait-elle pas la clé pour la compréhension du nouveau monde qui, avec la fin de la guerre froide, est né ? Déjà un classique traduit dans plusieurs dizaines de pays étrangers, le livre connaît un formidable regain de popularité. Mais dans quelle mesure la thèse rend-elle compte de la réalité ?

     

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     'Ouest rien de nouveau Le modèle démocratique est aujourd'hui plus l'exception que la norme et son recul contemporain à l’échelle mondiale rappelle la récession des démocraties durant l’entre-deux-guerres. 2 partages

     

    Emission du 23/05/2017

    Un quart de siècle après la chute du mur de Berlin et la fin de la Guerre froide, l'Union européenne est confrontée à toute une gamme de nouvelles tensions à sa périphérie. Syrie, Irak, Libye, Sahel, Ukraine, Jean-Christophe Victor tente de faire une synthèse de ces nouvelles zones d'insécurité, perçues comme des menaces par les États européen
     
    Terrorisme, raison d'Etat (1/2) - ARTE - YouTube

    Après l'Afghanistan, les Etats-Unis ont commis une erreur majeure. Ils ont attaqué l'Irak, donnant deux mauvaises raisons de faire la guerre : Bagdad aurait été lié à Al-Qaida, ce qui était faux, et aurait possédé des armes de destruction massive, ce qui s'est révélé également faux. Depuis trois ans et demi, l'aventure irakienne a tourné au cauchemar.

     attacks in London A lire 03/07/2016 Qu'est-ce qu'un terroriste ?  ,

    En Irak et ailleurs, l'administration Bush a foulé aux pieds nombre des valeurs américaines pourtant brandies a tout bout de champ par la Maison Blanche. Washington a violé le droit international, ouvert Guantanamo, autorisé la torture des prisonniers et restreint les libertés civiles aux Etats-Unis.

    Après l'Afghanistan, les Etats-Unis auraient dû concentrer leurs forces contre Al-Qaida. Ils auraient dû s'occuper de pays qui, s'ils sont leurs alliés, sont minés par l'idéologie islamiste et entretiennent des réseaux de soutien au djihad, tels le Pakistan et l'Arabie saoudite. Ils auraient dû mener une politique veillant à répondre au sentiment qu'ont des musulmans d'être des victimes, notamment en incitant Israël à faciliter la création d'un Etat palestinien.

    L'objectif demeure de détruire Al-Qaida et de déligitimer son idéologie. Mais la tâche est aujourd'hui nettement plus rude. En 16 ans, les Etats-Unis ont poussé le monde vers le choc des civilisations voulu par Al-Qaida puis par sa petite soeur devenue grande Daesch, Etat Islamique

      Les erreurs de Bush - Le Monde , Bilan de la guerre "contre le terrorisme"

    Aujourd'hui L’organisation djihadiste est repoussée des frontières de la Syrie et se concentre dans son dernier repli, dans la vallée de l’Euphrate.

    Oui mais le risque terroriste de Daesch se déplacent a l'Afrique et l'Asie : DE L’AFGHANISTAN AUX PHILIPPINES.   L'enquête  en Espagne avec les attaques en Catalogne démontre que le terrorisme islamiste dispose d'une faculté d'adaptation qui le rend difficile à combattre

    Les attaques de Barcelone et de Cambrils marquent pour Daech une relance de sa campagne terroriste à l’échelle du continent européen.

     Dans un long message audio diffusé en septembre 2014, Abou Mohammed Al-Adnani, considéré par les services de renseignement occidentaux comme le porte-parole de l'État islamique, appelait en effet ses partisans à mener des attaques avec n'importe quels moyens, y compris en fonçant sur leurs ennemis depuis un véhicule: «Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, débrouillez-vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le.»

    La stratégie de la mouche: pourquoi le terrorisme est-il efficace ? 

     A (re)lire, pour prendre un peu de recul #Barcelona #terrorisme#uneautrepolitiqueestpossible La stratégie de la mouche: pourquoi le terrorisme est-il efficace ?
     
    Il fait relativement peu de victimes, n'endommage pas les infrastructures de l'ennemi. Et pourtant, ça marche. Par Yuval Noah Harari, auteur de “Sapiens”.
     
    • Fin mars 2016, au lendemain des attentats de Bruxelles, Yuval Noah Harari nous avait fait parvenir cette réflexion sur "le théâtre de la terreur". Elle reste, hélas, plus que jamais d'actualité. Nous la republions. 

    Le théâtre de la terreur

    Désormais, nous serons gouvernés par la peur et les bons sentiments

    The Siege 1998 Bruce Willis ✪ Bruce Willis Movies, Denzel Washington, Annette Bening

     


    The Siege 1998 on Vimeo

    Tout se passe comme si les sociétés occidentales ne pouvaient pas penser le djihadisme en dehors du registre de la psychiatrie.

    Un terroriste, c’est comme une mouche qui veut détruire un magasin de porcelaine. Petite, faible, la mouche est bien incapable de déplacer ne serait-ce qu’une tasse. Alors, elle trouve un éléphant, pénètre dans son oreille, et bourdonne jusqu’à ce qu’enragé, fou de peur et de colère, ce dernier saccage la boutique. C’est ainsi, par exemple, que la mouche Al-Qaeda a amené l’éléphant américain à détruire le magasin de porcelaine du Moyen-Orient.

    Comme son nom l’indique, la terreur est une stratégie militaire qui vise à modifier la situation politique en répandant la peur plutôt qu’en provoquant des dommages matériels.... Dans le cas du terrorisme, la peur est au cœur de l’affaire, avec une disproportion effarante entre la force effective des terroristes et la peur qu’ils parviennent à inspirer.

    A lire Jean-Pierre Filiu : "En Syrie, les monstres ont été réveillés et lâchés"

    C'est quelque chose de finalement très contemporain : on peut gagner une guerre sans mettre le pied dans le pays. 
    LE MONDE SOUS LES BOMBES DE GUERNICA A HIROSHIMA

    n les   progrès technologiques ont accouché de nouvelles promesses ou plutôt de nouvelles illusions. Sous les bombes, c’est toujours la même terreur". "Good Kill", un film édifiant sur l'utilisation des drones - 26 avril 2015 

    Modifier une situation politique en recourant à la violence n’est pas chose aisée (..)  Il fallut encore deux ans et des millions de victimes supplémentaires pour que la situation bascule. En comparaison, le terrorisme est un petit joueur. Les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 ont fait trente et un morts...  Mais cela reste dérisoire en comparaison du prix de la guerre conventionnelle. Faites le compte de toutes les victimes (tuées ou blessées) ous resterez toujours très en-deçà du nombre de victimes de n’importe quelle obscure bataille de l’une ou l’autre guerre mondiale.

     A lire La guerre de demain?

    Aujourd’hui, pour chaque Européen tué dans une attaque terroriste, au moins un millier de personnes meurent d’obésité ou des maladies qui lui sont associées. Pour l’Européen moyen, McDonalds est un danger bien plus sérieux que l’État islamique

     

    Comment alors les terroristes peuvent-ils espérer arriver à leurs fins ? À l’issue d’un acte de terrorisme, l’ennemi a toujours le même nombre de soldats, de tanks et de navires qu’avant.... Ce qu’espèrent pourtant les terroristes, quand bien même ils n’ébranlent qu’à peine la puissance matérielle de l’ennemi, c’est que, sous le coup de la peur et de la confusion, ce dernier réagira de façon disproportionnée et fera un mauvais usage de sa force préservée.


     

     

     

    A lire Couvre-feu : Les lois d'urgences - l'indigné

    Le chef des forces américaines au Moyen-Orient a qualifié hier Civils tués à Mossoul: "une terrible tragédie" n,  la mort de nombreux civils dans des frappes aériennes à Mossoul en Irak, 

     

    Leur calcul est le suivant: en tournant contre eux son pouvoir massif, l’ennemi, fou de rage, déclenchera une tempête militaire et politique bien plus violente que celle qu’eux-mêmes auraient jamais pu soulever Terrorisme, raison d'Etat (1/2) - ARTE - YouTube La « mère de toutes les bombes » larguée en Afghanistan par les Etats-Unis En utilisant cette arme contre des djihadistes de l’EI, Washington met en scène sa détermination. De Ben Laden a EI

     

     lire 24/07/2016 Afghanistan, le prix de la vengeance , A voir Afghanistan, le prix de la vengeance 2012 - YouTube : A lire Terrorisme, raison d'Etat , COMPTE RENDU 2 400 morts, 20 000 blessés, 840 milliards de dollars : le lourd bilan américain en Afghanistan 41 Le président Donald Trump a annoncé des renforts de troupes dans le pays, où l’armée américaine est présente depuis 2001.

    Jean-Pierre Filiu : "En Syrie, les monstres ont été réveillés et lâchés"

    Syrie : Raqqa est le «pire endroit sur terre» selon l'ONU «Je ne peux pas imaginer un pire endroit sur terre», a déclaré Jan Egeland, chef du groupe de travail humanitaire de l'organisation pour la Syrie. les personnes vivant dans Raqqa étaient «prises au piège dans un labyrinthe mortel où ils sont sous le feu de toutes parts».

    Les terroristes ne peuvent pas prévoir exactement ce qui sortira de leur action de déstabilisation, mais ce qui est sûr, c’est que la pêche a plus de chance d’être bonne dans ces eaux troubles que dans une mer politique calme. Donald Trump, le « candidat des djihadistes » ? Selon le Monde passé les manifestations d’« indignation » de façade, des figures djihadistes n’ont pas caché une certaine satisfaction sitôt le résultat de la présidentielle américaine connu. 

    COMPTE RENDU Syrie : la coalition intensifie ses bombardements sur la ville de Rakka, tenue par l’EI 19 En frappant la « capitale » de l’organisation Etat islamique et ses alentours 250 fois en une semaine, les raids de la coalition auraient fait 170 morts parmi les civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

    Face à la violence, notre société ne veut voir que la marginalité. Le djihadisme serait ainsi un sous produit de la délinquance, de la frustration, voire une forme de folie. r! Si tout se vaut, si rien ne compte, si l'avenir radieux de l'humanité se limite à une fusion dans le grand tout consumériste et cool, alors quand le «barbare» fait irruption, y compris en notre sein, nous sommes incapables de le nommer. Nommer l'ennemi c'est précisément définir ce qui nous distingue, ce qui nous discrimine, c'est tracer une frontière, une limite même normative, c'est s'affirmer contre, toutes choses auxquelles la culture contemporaine a décidé de renoncer…

    Toutes les évolutions géopolitiques depuis quinze ans démentent la fable de la fin de l'Histoire et de l'intégration du village planétaire.

     

     Voilà pourquoi un terroriste ressemble à une mouche qui veut détruire un magasin de porcelaine. Petite, faible, la mouche est incapable de déplacer ne serait-ce qu’une simple tasse. Alors, elle trouve un éléphant, pénètre dans son oreille, et bourdonne jusqu’à ce qu’enragé, fou de peur et de colère, ce dernier saccage la boutique. C’est ce qui est arrivé au Moyen-Orient ces dix dernières années. Les fondamentalistes islamiques n’auraient jamais pu renverser eux-mêmes Saddam Hussein. Alors ils s’en sont pris aux États-Unis, et les États-Unis, furieux après les attaques du 11 Septembre, ont fait le boulot pour eux: détruire le magasin de porcelaine du Moyen-Orient. Depuis, ces décombres leur sont un terreau fertile.

    A lire 29/07/2016 L'histoire sans fin contre le terrorismeBilan de la guerre "contre le terrorisme" Par Enkolo dans Accueil l

    Rebattre les cartes

    Le terrorisme est une stratégie militaire peu séduisante, parce qu’elle laisse toutes les décisions importantes à l’ennemi. Comme les terroristes ne peuvent pas infliger de dommages matériels sérieux, toutes les options que l’ennemi avait avant une attaque terroriste sont encore à sa disposition après, et il est complètement libre de choisir entre elles. Les armées régulières cherchent normalement à éviter une telle situation à tout prix. Quand elles attaquent, leur but n’est pas d’orchestrer un spectacle terrifiant qui attise la colère de l’ennemi et l’amène à répliquer.

    À l’instar des terroristes, ceux qui les combattent devraient aussi penser en metteurs en scène plutôt qu’en généraux. Pour commencer, si l’on veut combattre le terrorisme efficacement, il faut prendre conscience que rien de ce que les terroristes font ne peut vraiment nous détruire. C’est nous seuls qui nous détruisons nous-mêmes, si nous surréagissons et donnons les mauvaises réponses à leurs provocations.

    Le dessous des cartes - Afghanistan : l'impossible transition - 23 février 2013

     

    Les terroristes s’engagent dans une mission impossible, quand ils veulent changer l’équilibre des pouvoirs politiques par la violence, alors qu’ils n’ont presque aucune capacité militaire. Pour atteindre leur but, ils lancent à nos États un défi tout aussi impossible : prouver qu’ils peuvent protéger tous leurs citoyens de la violence politique, partout et à tout moment. Ce qu’ils espèrent, c’est que, en s’échinant à cette tâche impossible, ils vont rebattre les cartes politiques, et leur distribuer un as au passage.

    Certes, quand l’État relève le défi, il parvient en général à écraser les terroristes. En quelques dizaines d’années, des centaines d’organisations terroristes ont été vaincues par différents États

    Les terroristes savent parfaitement bien que, dans une telle confrontation, ils ont peu de chance de l’emporter. Mais, comme ils sont très faibles et qu’ils n’ont pas d’autre solution militaire, ils n’ont rien à perdre et beaucoup à gagner. Il arrive parfois que la tempête politique déclenchée par les campagnes de contre-terrorisme joue en faveur des terroristes: c’est pour cette raison que cela vaut le coup de jouer. Un terroriste, c’est un joueur qui, ayant pioché au départ une main particulièrement mauvaise, essaye de convaincre ses rivaux de rebattre les cartes. Il n’a rien à perdre, tout à gagner.

    Quelle est la véritable guerre ?, par Tristan Garcia

    Une petite pièce dans une jarre vide

    Pourquoi l’État devrait-il accepter de rebattre les cartes ? Puisque les dommages matériels causés par le terrorisme sont négligeables, l’État pourrait théoriquement en faire peu de cas, ou bien prendre des mesures fermes mais discrètes loin des caméras et des micros. C’est d’ailleurs bien souvent ce qu’il fait. Mais d’autres fois, les États s’emportent, et réagissent bien trop vivement et trop publiquement, faisant ainsi le jeu des terroristes. Pourquoi les États sont-ils aussi sensibles aux provocations terroristes?

    S’ils ont souvent du mal à supporter ces provocations, c’est parce que la légitimité de l’État moderne se fonde sur la promesse de protéger l’espace public de toute violence politique

    Aujourd’hui, un gouvernement peut tout à fait fermer les yeux sur la violence domestique ou sexuelle, même si elle atteint de hauts niveaux, parce que cela ne sape pas sa légitimité (...)  A contrario, les cas, bien plus rares, de terrorisme, sont perçus comme une menace fatale, parce que, au cours des siècles derniers, les États occidentaux modernes ont peu à peu construit leur légitimité sur la promesse explicite d’éradiquer la violence politique à l’intérieur de leurs frontières.

    A lire Globalia. JC RuffinQuand de Gaulle était la cible d'une "fatwa chrétienne"Djihadisme : Olivier Roy répond à Gilles Kepel

     Au cours de l’époque moderne, les États centralisés ont peu à peu réduit le niveau de violence politique sur leur territoire, et depuis quelques dizaines d’années les pays occidentaux l’ont pratiquement abaissé à zéro.... Les gens se sont vite habitués à cette façon de faire, qu’ils considèrent désormais comme leur droit le plus naturel. Par conséquent, des actes, même sporadiques, de violence politique, qui tuent quelques dizaines de personnes, sont vus comme une atteinte fatale à la légitimité et même à la survie de l’État. Une petite pièce, si on la lance dans une jarre vide, suffit à faire grand bruit.

    A lire Le paradoxe de notre époque , BFMTV Hier, à 16:48 ·

    "Mettre sur le même plan l’islam et le terrorisme est très dangereux" a propos de la une de Charlie hebdo

    C’est ce qui explique le succès des mises en scène terroristes. L’État a créé un immense espace vide de violence politique – un espace qui agit comme une caisse de résonance, amplifiant l’impact de la moindre attaque armée, si petite soit-elle. Moins il y a de violence politique dans un État, plus sa population sera choquée face à un acte terroriste... Paradoxalement, donc, c’est parce qu’ils ont réussi à contenir la violence politique que les États modernes sont particulièrement vulnérables face au terrorisme. Un acte de terreur qui serait passé inaperçu dans un royaume médiéval affectera bien davantage les États modernes, touchés au cœur.

    Après des siècles de batailles sanglantes, nous nous sommes extraits du trou noir de la violence, mais ce trou noir, nous le sentons, est toujours là, attendant patiemment le moment de nous avaler à nouveau. Quelques atrocités, quelques horreurs – et nous voilà, en imagination, en train de retomber dedans.

     

    A lire Couvre-feu : Les lois d'urgences - l'indigné

    Comment l’État devrait-il faire face au terrorisme ? Pour réussir, la lutte devrait être menée sur trois fronts. Les gouvernements, d’abord, devraient se concentrer sur une action discrète contre les réseaux terroristes. Les médias, ensuite, devraient relativiser les événements et éviter de basculer dans l’hystérie. Le théâtre de la terreur ne peut fonctionner sans publicité. Or malheureusement, les médias ne font souvent que fournir cette publicité gratuitement:

    Le troisième front, enfin, est celui de notre imagination à tous. Les terroristes tiennent notre imagination captive, et l’utilisent contre nous.... C’est notre propre terreur intérieure qui incite les médias à traiter obsessionnellement du terrorisme et le gouvernement à réagir de façon démesurée.

    "L'obsession de la guerre civile est d'une absurdité totale"

    Que dire encore du terrorisme nucléaire ou bio-terrorisme? Que se passerait-il si ceux qui prédisent l’Apocalypse avaient raison? si les organisations terroristes venaient à acquérir des armes de destruction massive, susceptibles, comme dans la guerre conventionnelle, de causer d’immenses dommages matériels? Quand cela arrivera (si cela arrive), l’État tel que nous le connaissons sera dépassé. Et du même coup, le terrorisme tel que nous le connaissons cessera également d’exister, comme un parasite meurt avec son hôte.

    Si de minuscules organisations représentant une poignée de fanatiques peuvent détruire des villes entières et tuer des millions de personnes, l’espace public ne sera plus vierge de violence politique. La vie politique et la société connaîtront des transformations radicales. Il est difficile de savoir quelle forme prendront les batailles politiques, mais elles seront certainement très différentes des campagnes de terreur et de contre-terreur du début du XXIe siècle. Si en 2050 le monde est plein de terroristes nucléaires et de bio-terroristes, leurs victimes songeront au monde occidental d’aujourd’hui avec une nostalgie teintée d’incrédulité: comment des gens qui jouissaient d’une telle sécurité ont-ils pu se sentir aussi menacés ?

     

    Qu'oiqu'il en soit un affaiblissement de Daesch ou une défaite militaire ne signifie pas la fin du terrorisme salafiste. Daesch est en effet l'enfant d'Al Qaida, qu'y a fait sa crise d'adolescence, alors que l'on disait que la fin de son sanctuaire en Afghanistan et aux pakistan ainsi que la pression militaire constante contre lui aurait finis par l'abattre. Les djihadistes vont vers la maison mère qui leurs offirra le plus de publicité et de moyens. Hier Al Qaida, aujourd'hui daesch... Demain retour a Al Qaida, si Daesch périclite, il reste dans Daesch ou iront vers une nouvelle maison mère peut être plus radicale, sachant que le djiadiste se nourit des conflits communautaires, des failles des états, de l'hypocrisie des pays occidentaux et de l'exclusions d'une partie de la jeunesse occidentale ou moyen orientale.

    © Yuval Harari 2016
    © Albin Michel pour la traduction française 2016, par Clotilde Meyer

     

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    A lire EI et l'Asie  , Is it over for ISIL? Par Enkolo dans Accueil le 
     
     

     Stratégie du chaos...

    n  Stratégie du chaos...Créé le lundi 18 juillet 2016

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