Sommet sur le climat : les 12 engagements internationaux
Le sommet sur le climat qui s'est tenu à Paris le mardi 12 décembre a permis de rassembler de nombreux dirigeants politiques et acteurs économiques pour établir un plan d'action sur lequel reposent 12 engagements internationaux.
Deux ans après la COP 21 de Paris en décembre 2015, le président français a été à l'initiative de ce "One Planet Summit" coorganisé par les Nations Unies et la Banque mondiale. L'objectif est de mobiliser des ressources financières publiques et privées qui puissent permettre de s'adapter au changement climatique, d'accélérer la transition vers une économie décarbonée et d'ancrer les enjeux climatiques au coeur de la finance et des décisions de ses acteurs.
C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. »
Victor Hugo
Le pillage des ressources de la planète, l’abondante production d’énergie ou de marchandises, les rejets et autres déchets de la consommation ostentatoire hypothèquent gravement les chances de survie de notre Terre et des espèces qui la peuplent. Mais pour laisser libre court au capitalisme sauvage, la croissance ne doit jamais s’arrêter. Il faut produire, produire et reproduire encore.
Le Sommet Climat d’aujourd’hui peut-il accoucher de résultats tangibles ?
On sait que le scepticisme est la règle après chaque déclaration ou engagement des Etats ou du secteur privé. Tout paraît insuffisant face à des prévisions des scientifiques qui font froid (si on peut dire) dans le dos. Et c'est vrai. Donc, ce scepticisme, on l’entendra encore ce soir. Et pourtant, oui, il y aura du tangible. Car "l’intérêt rencontré par l’initiative d’Emmanuel Macron" montre le chemin parcouru depuis la COP21 de 2015. Le fait même que la plupart des acteurs politiques et économiques se savent obligés de faire des annonces est déjà positif. Impossible désormais de faire autrement.
Au-delà des milliards qui valsent de tous côtés, la nouveauté, ce sont des projets concrets, ainsi ceux (tardifs) d’EDF dans le solaire annoncés hier. Plus fondamentalement, le sommet veut montrer à l'Amérique de Trump qu'elle est seule. Il renverse la charge de la preuve. Il n’y a plus seulement les bons élèves qui sont en avance. Il y a les mauvais que l’on montre maintenant du doigt, Etats ou entreprises. Dans ce renversement, la société civile va jouer un rôle majeur. Ainsi, le WWF note désormais les entreprises : leur action est-elle compatible (ou pas) avec la limite de 2° de réchauffement. Une liste de celle, en France, qui sont dans les clous, est publiée. C’est ce que l’on appelle le name and shame, montrer et dénoncer. Au total, bien sûr, il y a des trous béants dans la raquette : les investissements restent insuffisants et la fixation d’un prix du carbone reste à faire. Mais ce rendez-vous vous semble t'il utile?
Et quid des engagements de la France ?
C’est une session de rattrapage pour le gouvernement, qui n’a pas convaincu qu’il fait du vert une priorité. En réalité, à tort. Car si on additionne, que voit-on ? La fin programmée de l’exploitation des hydrocarbures et du charbon, le renoncement à toute nouvelle centrale thermique, une hausse des prix des carburants à la pompe au 1er janvier de quatre à huit centimes le litre. Ce n’est pas rien.
Mais il n’a pas créé d’effet waouh, avec un signal simple que chacun peut retenir, comme il l’a fait sur la fiscalité (la taxe d’habitation), l’éducation (les CP dédoublés) ou le travail (les prud’hommes). Il manque un signal incitatif et non punitif. Alors, pourquoi, me dites-vous ? Eh bien, parce que les caisses sont vides.
Nous allons tous mourir et ce sera peut-être à cause du changement climatique. Guillaume Meurice s'est donc rendu à la Maison de la Chimie, pour les rencontres de l'Energie. Total était là aussi. Comme EDF. Bref des amis du climat.