-
Liberté, Egalité, Fraternité !
n
nla photo de Flores Magon.
Autonome Aktion France la photo de Autonome Aktion France.L'affiche d'appel pour la rencontre nationale !
Contre les élections, pour un autre monde, rencontre nationale samedi 28 et dimanche 29 janvier, à partir de 13h au C.I.C.P (21 ter rue voltaire, métro rue des boulets ligne 9).Mercredi 11/01/2017 à 18h30 afin de montrer à notre direction que nous ne sommes pas isolés(74 avenue des Champs Elysées, Paris 8ème). la publication de Collectif Salariés - Fnac champs élysées. Collectif Salariés Fnac Champs ElyséesLe pot commun.fr : Soutien aux grévistes Fnac Champs Elysées PartagerLEPOTCOMMUN.FR
Marre de ces arrestations d'hommes et de femmes qui cherchent seulement à aider d'autres êtres humains et à éviter le pire face à l'inhumanité des autorités publiques
Solidarité totaleCet agriculteur, jugé aujourd'hui à Nice, estime qu'il ne faut plus "fermer les yeux". Voici son histoire.Pour avoir aidé des migrants, Cédric, 37 ans, risque 5 ans de prison la publication de LCI.LCI.FR un lien.Quatre militants arrêtés pour aide aux migrants dans la vallée de la RoyaLPartager LIBERATION.FR,
Ceci explique cela Le Pen et Fillon toujours en tête des intentions de vote des fonctionnairesWWW.LEMONDE.FRVous allez découvrir une fois de plus la grande Nelly Roussel, l'apôtre du féminisme, ainsi que la nommait son amie Madeleine Vernet. Comme elle, Nelly était une ardente anarchiste, conférencière féministe et néomalthusienne, pacifiste convaincue et surtout... elle fut la première femme, en France, à se déclarer en faveur de la contraception, dés 1902. Afficher la suite
« L’Enfance Heureuse » (société d’éducation populaire enfantine, dont nous parlerons ici quelque jour) a eu l’idée excellente de mettre les élèves de cours de langues en relations épistolaires avec de jeunes étrangers de leur âge. En ce qui concerne les Anglais, l’idée ne rencontra que de joyeux adeptes. Mais, comme on leur parlait de ceux qui écrivent aux petits allemends : �...Afficher plusVoilà les mots d'une célèbre anarchiste, Séverine, qui se gaussait déjà il y a plus de 120 ans, de la devise ironique de la République Française, mettant en lumière ses incohérences. Pensons en lisant ce texte, que les scènes de pauvreté qu'elle décrit sont malheureusement les même que nous pouvons observer dans le Paname d'aujourd'hui.
Sev Sev, celle-là, c'est une spéciale dédicace : elle est pour toi ! ;)
Liberté, Egalité, Fraternité !1 4 juillet .Liberté ?Cette nuit, sur la plage d' asphalte que dominent mes croisées , des épaves humaines, le père, la mère, et deux petits, avaient échoué sur un banc. Des hauteurs où, bien malgré moi je plane, on ne distinguait rien, qu' un tas de chairs grises et de nippes terreuses d' où émergeaient, par-ci par-là, un bras, une jambe, au mouvement lent et douloureux comme une patte de crabe écrasé .Ils dormaient, serrés les uns contre les autres, blottis en un seul tas, par une habitude de meurt-de-froid – même sous cette tiède nuit d' été !Des agents sont venus qui ont tourné autour, les flairant du regard, avec cette curiosité hostile des chiens de garde et des sergots envers les mal vêtus – pas trop méchants, pourtant. Ils ont tapé sur l' épaule de l' homme, qui a sursauté, s' est frotté les yeux, s' est mis debout d' un effort de reins, décalant le groupe où les moutards, éveillés brusquement, ont commencé de crier .Aux gestes, j' ai compris qu' il racontait leur histoire ; et encore aux larmes silencieuses de la femme, s' épongeant les yeux avec le coin de son tablier, tandis que l' autre, en les rappelant, ravivait ses douleurs .Ni des gouapes, ni des bohêmes – des ouvriers ! Des ouvriers parvenus aux plus extrêmes limites de la détresse ; ayant tout engagé, tout vendu, tout perdu !Seulement, une consolation pouvait demeurer à cet infortuné : celle d' avoir vécu en homme libre dans un siècle libre ; et les drapeaux pavoisant l' auberge de la Belle Étoile (son dernier gîte !) rappelaient éloquemment combien il était heureux, pour lui et les siens, d' avoir été « délivrés » un siècle avant !Misérable, oui – mais électeur et citoyen ! C' est tout de même bien profitable qu' on ait affranchi plèbe et glèbe !Quand il a eu fini, les gardiens de la paix ont conciliabulé, avec de grands écarts de bras qui semblaient dire : « Que faire ? »Rien, évidemment, qu' obéir à la consigne, exécuter la loi... la loi équitable qui a succédé à l'affreux règne du bon plaisir !Au nom de la liberté, ils ont emmené l' homme libre et sa nichée au poste lui, résigné, courbant le dos ; la mère et les enfant , créatures inconscientes des bienfaits de l' indépendance, presque allègres à l' idée que la captivité leur réservait un lit et du pain ...**Égalité ?Sous mes fenêtres aussi, hier, vers deux heures, soudain, une galopade de cavalerie, un bruit de roues rapides, des cris ! Dans son landau, c' est le Président qui passe...L' enthousiasme n' a rien d' excessif, mais, cependant, des gens lèvent leur chapeau, braillent, courent derrière, avec un grand élan de domesticité.Comme c' est heureux, quand on y réfléchit, pourtant, qu' il y a cent ans on ait coupé le cou à un roi ; qu' il y a vingt et un ans, on ait renversé un empereur ! Plus de sceptres, plus de trônes, plus de couronnes !Rien que la monnaie de la monarchie : roitelets à l'Hôtel-de-Ville, roitelets au Palais-Bourbon, roitelets au Luxembourg, et ce spectre de souverain coûtant cher, mais ne régnant point. Ah ! la nation a vraiment gagné au change !*Fraternité ?Sur le pavé, encore le pas des chevaux, le roulis de l' artillerie, un tumulte de horde régulière qui passe, avec des cliquetis d' acier. Ce sont des régiments qui partent à la revue.Et les hurrahs, les bravos, s' en vont moins à ces braves petits soldats à figure rougeaude, tout suants et tout soufflants sous l' œil dur des gradés, qu' au formidable attirail de tuerie qu' ils traînent. Ah ! les beaux fusils, qui portent si juste et se chargent si bien ! Ah ! les jolis canons, ouvragés et fins comme de l' horlogerie, avec leur cou de sloughi, leurs flancs évidés, leur museau long qui mord à tant de distance !...Comme tout cela en fera couler, du sang ! Comme tout cela hachera menu, menu, menu, comme chair à pâté, la viande humaine !Et du regard, de la voix, la multitude flatte ces bêtes de massacre qui, au premier signe pourtant – vous le savez , ô prolétaires ! – enfonceront aussi bien leurs crocs en peau française qu' en peau teutonne !Hélas !Et, tandis que vers mon logis mélancolique montent les clameurs des passants, je songe aux roublardises antiques, livrant pour un jour Rome à ceux qu' on opprimait toute l' année ; leur donnant, vingt-quatre heures durant, plus que la liberté : la licence ; leur laissant traiter en égaux les plus hauts de la République, fraternisant avec eux parmi les réjouissances, – et profitant de la torpeur de leur ivresse pour, le lendemain, à l' aube, alourdir leurs fers, augmenter leur tâche, leur dénier toute justice et tout droit !Danse et ris, bon peuple de France, si tel est ton caprice ; mais ouvre l' œil en même temps ! L' anniversaire que tu célèbres n' est pas tien ; la victoire qu' on fête n' est pas tienne ; et pour toi, nigaud, ainsi que le Veau d' or, la Bastille est toujours debout !Quand la prend-on ?... Source : Séverine, Notes d’une Frondeuse - de la boulange au Panama, Paris, 1896 Séverine, née Caroline Rémy (27 avril 1855 à Paris – 24 avril 1929 à Pierrefonds), était une écrivaine et journaliste libertaire et féministe française.
-
Commentaires