À en croire certains, Mark Twain aurait décrit les prémices d’Internet dans sa nouvelle “From The ‘London Times’ in 1904” où il fait référence à un “telectroscope” capable de se connecter à un réseau international de communications. Or c’est bien en 1984 qu’Internet fait son apparition dans la science-fiction. Dans le désormais culte roman Neuromancien, l’Américain William Gibson décrit le “cyberespace” (terme apparu déjà dans l’un de ses ouvrages en… 1982) comme une « hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d’opérateurs, dans tous les pays […]. Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain […] des amas et des constellations de données. Comme les lumières de villes, dans le lointain. » Cette vision inspirera d’ailleurs le célèbre manifeste libertaire de John Perry Barlow, posant les jalons d’un Internet libre, où chacun peut être qui il souhaite, au-delà des frontières géographiques et physiques.
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Mais Internet n’est plus forcément la terre de cocagne imaginée par Barlow. L’auteur français de science-fiction Alain Damasio reprend même dans sa nouvelle fantastique “So Phare away” (2015) la métaphore de Neuromancienen décrivant un réseau de phares saturé de lumières pour évoquer l’infobésité dont peuvent souffrir certains internautes.
Parallèlement, au fil des années, les représentations d’Internet dans la littérature, au cinéma et à la télévision se sont multipliées, devenant de plus en plus précises, totales… et parfois dystopiques. Car la manière dont on représente ce grand réseau invisible dans la science-fiction renseigne sur les peurs et les fantasmes qui nous agitent quand on navigue sur la Toile.