• Comment l'anticonformisme est devenu le conformisme ultime

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    Comment l'anticonformisme est devenu le conformisme ultime
    MFMIKAËL FAUJOURJun 27 2017,Stars du rock, grandes gueules ou artistes polémiques : tous sont les incarnations d'un capitalisme mondialisé et d'une postmodernité qui n'ont plus que les mots « cool » et « subversif » en tête.
     
     Si le rebelle moderne s'inscrivait dans un désir de transformation du monde, le rebelle postmoderne – ou, selon Gilles Lipovetsky, hypermoderne – ne veut rien changer, seulement jouir, serait-ce même au détriment d'autrui. « De tous les conformismes, le conformisme du non-conformisme est le plus hypocrite et le plus répandu aujourd'hui. » – Vladimir Jankélévitch « Selon l'analyse contre-culturelle, le plaisir en soi doit être considéré comme l'acte de subversion ultime. L'hédonisme est instauré comme une doctrine révolutionnaire. » – Joseph Heath et Andrew Potter « Avec l'effondrement des grands discours normatifs sur la morale, on assiste à des phénomènes asociaux inédits qui participent d'un individualisme irresponsable. » – Gilles Lipovetsky « Le travail de la démocratie, pour le principal, c'est à mon sens dans l'invention des réponses à ces protestations qu'il consiste. » – Marcel Gauchet, au Monde 

    Nous prenons alors la mesure de la manière dont le « rebelle » valorise un type particulier de sujet, indifférent à la collectivité et à l'exercice politique de sa citoyenneté. En tant que modèle, il substitue au révolutionnaire moderne le désinvolte, au sacrifice de soi pour la collectivité celui de l'affirmation d'une intense soif de jouir sans surseoir : soit la figure même du consommateur impulsif, dépolitisé et irresponsable.

    Or, c'est contre cette culture conformiste de l'anticonformisme – dont découle en partie l'abstentionnisme, pas seulement celui des urnes, mais également celui des syndicats, partis ou associations – que les partis et les militants doivent lutter pour se réinventer. Il en va d'ailleurs de la démocratie elle-même, comme l'affirmait encore Marcel Gauchet. Se rebeller, expliquait-il, « [c]'est seulement un [des aspects fondateurs de la démocratie], et pas le plus important. Il est en effet indispensable de laisser s'exprimer toutes les oppositions et toutes les contestations, y compris celles qui ne nous plaisent pas. Mais le travail de la démocratie, pour le principal, c'est à mon sens dans l'invention des réponses à ces protestations qu'il consiste. Et c'est cette imagination-là qui est cruellement en panne dans la démocratie d'aujourd'hui. Nous avons la protestation, mais nous n'avons plus aucun projet. C'est cela qu'il s'agit de remettre au premier plan. »

     

    la publication de Flores Magon.


     
     
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