• " Pacifier Rio "

    é un lien.

     

    Les jeux olympiques de Rio commencent le 5 août et nous allons bientôt être plongés dans un battage médiatique sans pareil. Comme tous les quatre ans et contre toute évidence, les médias vont essayer de nous convaincre que les valeurs du sport olympique ne sont pas l’écrasement des faibles par les forts, ou une anthropométrie validant par le spectacle la supposée supériorité des hommes sur les femmes, mais plutôt celles de celui qui a réintroduit les Jeux Olympiques en 1896. Mais au fait, qui était le baron Charles Pierre Fredy de Coubertin ?

    Un film intelligent qui a travers le rapport entre des aliens et des humains montre les problèmes de communications, sociaux, discrimination et économiques. Il est aussi décentralié a Joanesbourg plutôt qu'autocentré aux Etats Unis. cela ressemble en effet beaucoup à l'Afrique du Sud, mais aussi du Bresil.
     
    Près de Johannesburg, une société privée gère le quotidien d'un immense camp de réfugiés extraterrestres. Citoyen sud-africain, Wikus Van De Merwe est l'un des membres du service de sécurité. Carriériste et sans pitié pour les aliens, il accepte avec enthousiasme la mission que lui confie sa hiérarchie : déplacer au plus vite les 1,8 millions d'extraterrestres vers un camp ultramoderne et au mode de fonctionnement beaucoup plus répressif. Bien qu'incompétent, Wikus entend saisir cette opportunité de carrière. Alors qu'il organise une première opération d'intimidation, il est contaminé par une substance inconnue. Traité dès lors comme un paria, il tente de survivre. Mais l'étrange substance fait de plus en plus effet sur son organisme...

     


    District 9 french V

    C'est quoi les J.O. ? Les expulsions ! " Les autorités ne voulaient pas exhiber un signe extérieur de pauvreté si près de son grand événement. Conséquence, cette favela où vivaient 600 familles il y a encore quelques mois a été rasée."Les habitants d'une favela de Rio rasée avant les JO font de la résistance BFMTV.COM|PAR BFMTV


    Pacifier Rio - Documentaire Arte - 03.08.2016 - YouTube

     

    "De véritables opérations de guerre dans les favelas"

    A l'approche des JO, comme pour chaque grand événement, la police brésilienne a donc déployé un impressionnant arsenal policier et militaire afin de "pacifier" la ville temporairement. Elle s'appuie notamment sur les UPP (Unité de Police Pacificatrice) implantées en permanence au cœur des favelas. Et comme à chaque fois, le bilan de ces "pacifications" est alarmant.

    Le 27 juillet, une quinzaine de militants d'Amnesty International ont disposé 40 housses noires mortuaires en face du Comité olympique Rio-2016, symbolisant les personnes tuées par la police en mai, la plupart dans des favelas. "Il y a eu 40 morts en mai dans la ville de Rio (plus de 80 dans tout l'Etat) et cela représente une hausse de 135% par rapport à mai 2015. C'est inadmissible", a déclaré Renata Neder, experte en sécurité pour Amnesty.

    "Notre principale préoccupation est l'escalade de la violence policière avec la proximité des Jeux" qui commencent le 5 août, souligne-t-elle. Renata Neder explique qu'avant chaque grand événement sportif la violence augmente : en 2007 avant les Jeux panaméricains la police avait exécuté 19 personnes lors d'une seule opération policière dans le complexe de favelas do Alemão et en 2014, année du Mondial de football, la violence a augmenté de 40% par rapport à 2013.

    "Nous avons constaté une nette augmentation de la violence policière les années de grands événements", déplore cette porte-parole d'Amnesty qui lançait le même jour la campagne "La violence ne fait pas partie de ces Jeux". Le directeur d'Amnesty Brésil, Atila Roque, dénonce quant à lui, "de véritables opérations de guerre dans les favelas et la périphérie depuis le début de l'année".

     

     

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    Quand les télés, les journaux et les radios vont s’enthousiasmer pour les JO de Rio, on entendra probablement peu parler des expulsions de millions de personnes des favelas que l’organisation de ceux-ci engendre, d’un côté, et légitime, de l’autre. Non, on va plutôt nous faire l’apologie des efforts des sportifs, de leurs performances surhumainesinhumaines. Et quand on nous parlera d’histoire, ce sera pour évoquer la gloire d’anciens champions ou celle de Pierre Coubertin, grand artisan de la réinvention des Jeux Olympiques modernes. Vous vous rappelez ? Celui dont on vous a appris à l’école qu’il avait dit que « l’essentiel c’est de participer ».
     
    « L’important c’est de participer » ? Sauf pour les femmes
     
    Le problème, c’est que répéter un mensonge n’en fera jamais une vérité. Journalistes, politiciens, profs de sports ou instituteurs ont beau s’être relayés depuis des décennies pour nous convaincre que Pierre de Coubertin était l’auteur de cette phrase, c’est n’est pas le cas. Et, à dire vrai, il a plutôt défendu des idées tout à fait inverses.
     
    L’essentiel du sport, ce n’est pas évidemment pas de participer mais de gagner, si possible en écrasant ses adversaires et si cela ne l’est pas, en résistant le mieux possible. Le sport déteste l’égalité, comme en témoigne le fait qu’un match terminé à égalité est qualifié de « nul », et Pierre de Coubertin s’est bien battu pour que celle-ci ne triomphe jamais. Nous ne reviendrons ici que sur trois exemples, son soutien au colonialisme, sa misogynie et ses accointances avec les idées fascistes, mais les lectrices et lecteurs que cela intéresserait n’auront nul mal à aller plus loin dans la découverte de celui qui était vraiment un sale type.
     
    Il y a deux races distinctes : celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Eh ! bien, c’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts.
    Pierre de Coubertin, « L’Éducation anglaise », dans J.-M. Brohm, Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux, Homnisphères, 2008.
     
    Le baron, aujourd’hui présenté comme un apôtre de l’humanisme et de l’amour entre les peuples, était en fait un réactionnaire patenté [1]. Si à son époque (il est né en 1863 et mort en 1937), le soutien au colonialisme était un fait commun, Pierre Coubertin allait un peu plus loin en en étant un fervent partisan. Il mêlait ce militantisme à sa passion du sport, dans lequel il voyait un moyen de « disciplinisation des indigènes ». Le sport, vecteur d’égalité universelle ? Vraiment ?
     
    En tous cas, jamais Pierre de Coubertin ne l’a vu comme un vecteur d’égalité entre hommes et femmes. Il était profondément hostile à la participation de ces dernières à des Jeux Olympiques communs comme à l’hypothèse d’une compétition parallèle.
     
    Une petite Olympiade femelle à côté de la grande Olympiade mâle. Où serait l’intérêt  ? [...] Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter  : incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine. Ce n’est pas là notre conception des Jeux olympiques dans lesquels nous estimons qu’on a cherché et qu’on doit continuer de chercher la réalisation de la formule que voici  : l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec l’internationalisme pour base, la loyauté pour moyen, l’art pour cadre et l’applaudissement féminin pour récompense.
    Pierre de Coubertin, « Les femmes aux Jeux olympiques », Revue olympique, n°79,‎ juillet 1912, p. 109-111.
     
    Fermer le banc, pour le baron de Coubertin, la seule place des femmes dans un stade est celle de spectatrices ou d’hôtesses remettant les bouquets aux vainqueurs. Une bien belle conception de l’humanisme...
     
    Hitler, ce grand homme
     
    Il n’est nul besoin de rappeler que le sport est un excellent outil de propagande au service d’intérêts divers. La compétition entre nations que sont les Jeux Olympiques en fait et en a fait le théâtre parfait des expressions nationalistes. Et personne ne voit généralement le problème, comme en attestent l’unanimité autour des valeurs du sport, et plus encore de l’olympisme, qui font se rejoindre les communistes et les nationalistes, les fascistes et les conservateurs, etc. Tous soutiennent les sportifs au prétexte des grandes valeurs du sport et on a pu le constater notamment lors des prises de position lorsque le boycott des jeux en 1936 (à Berlin), en 1968 (à Mexico), en 1980 (à Moscou), ou encore en 2012 (à Pékin)... l’unanimisme (ou presque) a toujours été du côté du sport et le boycott est toujours resté marginal.
     
    L’organisation des JO 1936 à Berlin est sans doute le cas le plus éloquent de l’utilisation propagandaire des Jeux Olympiques. Véritable coup de maître d’Adolf Hitler, au pouvoir depuis trois ans, ces olympiades avaient vu le triomphe des sportifs allemands. Lorsque les journalistes les évoquent ce n’est jamais pour en tirer des leçons sur la nature profonde de l’olympisme ou du sport, pour dresser des parallèles avec des éditions ultérieures ou, nous y venons, pour évoquer les véritables idéaux de Pierre de Coubertin. Non, en général, les journalistes retiennent surtout les performances de Jesse Owens, sprinter noir américain quatre fois victorieux à Berlin. Ses victoires sont censées témoigner de la supériorité des valeurs du sport sur celle de la haine, comme si elles avaient, d’une manière ou d’une autre, nui au régime nazi.
     
    Il serait pourtant instructif, pour les millions de téléspectateurs et téléspectatrices qui vont regarder les épreuves d’athlétisme, de boxe ou de handball des jeux de Rio, de montrer comment Hitler et son régime ont tiré parti de ce coup de projecteur alors que tout le monde fermait plus ou moins les yeux sur l’antisémitisme de son régime. Un coup de pouce dont Pierre de Coubertin était conscient. N’oubliant pas de déclarer après coup qu’il fallait « que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir », il admirait Hitler, lequel avait selon lui réalisé les plus grands jeux. Il lui était notamment gré de l’invention du symbole de la flamme olympique, désormais considérée comme une tradition.
     
    Reconnaissant, Hitler proposa en 1936 le nom de Pierre de Coubertin au jury chargé d’attribuer le prix Nobel de la paix... sans succès. Le baron est mort en 1937 sans avoir vu la concrétisation des projets politiques du Führer. 79 ans plus tard, les organisateurs et les promoteurs du spectacle marchand et nationaliste que sont les Jeux Olympiques revendiquent toujours son héritage.
     

    Compilation d'interventions de la police militaire de Rio filmées avec en caméra embraquée (mai 2016)

    Quand Poutine fait ses jeux (iIntégral_1-2)

     de la Grande Machine.
     

     (intégral_2-2)

     

     
     
     
    Notes
     
    [1Cf. Jean-Marie Brohm, Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux, Homnisphères, 2008. ou Michel Caillat, Le Sport, Le Cavalier bleu, 2008.
     
     
    Publié le 2 août 2016
    RIO 2016 - A peine arrivée Rio de Janeiro, le 26 juillet, une équipe de télé australienne s'est rendu sur la plage de Copacabana pour faire des images.…

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